Delphine DESCAMPS
Ethologue
Chargée de projet
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L'AMOUR : entre sentiment(s) et sexualité(s)

 
INTRODUCTION 2

I. LE(S) SENTIMENT(S) AMOUREUX 3

A. TOMBER « EN AMOUR » OU « EN DEHORS » 3
Du sentiment éprouvé… 3
… A l’amour partagé 5

B. « L’AMOUR DEBOUSSOLE : A LA RECHERCHE D’UNE MORALE AMOUREUSE » 10
Le fait « morale » 10
Quand l’amour s’en mêle, l’amour s’emmêle 11

II. QUELLE(S) SIGNIFICATION(S) DE L’ACTE SEXUEL ? 14

A. LES DIFFERENTES CONTRAINTES 14
La morale sexuelle religieuse 14
La démocratie sexuelle et les représentations sociales 16

B. QUEL(S) COMPORTEMENT(S) SEXUEL(S) ? 19
Un état des lieux… 19
Répercussions contemporaines du SIDA sur l’acte 23

CONCLUSION 26

BIBLIOGRAPHIE 27
OUVRAGES : 27
ARTICLES : 27
ANNEXES 1
LISTE DES ENTRETIENS 2
QUESTIONNAIRE 3

INTRODUCTION

« Dans chaque amour, il y a au moins deux êtres,
l’un étant la grande inconnue de l’équation de l’autre. »[1]

La construction d’une relation amoureuse se conjugue avec les notions de respect, patience et persévérance. « Ce n’est pas un travail vite fait que d’aimer. »[2] Avec une dimensionà la fois sentimentale et sexuelle, « aimer » est un des rapports sociaux les plus complexes qui soit. C’est justement cette double dimension qui le qualifie de fait social. En effet, à la différence des anglo-saxons, la perspective française ne considère pas la sexualité en tant que telle comme étant une des composantes de la socialité. Elle est un passage obligé pour le maintien des espèces et de fait, peut tout à fait se concevoir sans lien social entre les deux individus concernés.

La méthodologie de cette étude est de nature qualitative. Ainsi, elle repose sur des entretiens dont la méthode est alternative entre une grille d’entretien à caractère « semi-directif » et un recours à un « récit de vie ». Cependant, compte tenu de la nature du travail demandé, seulement huit entretiens ont pu être réalisé. Par ailleurs, les questions concernant les pratiques sexuelles concrètes se sont révélées être plus délicates à aborder que celles relatives aux sentiments en tant que tels. Aussi, dans un souci de complément d’informations, il a été distribué le questionnaire se rapportant à l’enquête « Sexualité, amour, désir et sentiments »[3] auquel il a été ajouté quelques questions subsidiaires afin d’obtenir des réponses un peu plus précises. Le choix de l’approche du sentiment amoureux et de la sexualité présentée dans ce document est liée à la bibliographie. Un travail plus exhaustif et plus dialectique aurait nécessité beaucoup d’autres lectures.

Après avoir tenté d’établir les différentes étapes que rencontre le sentiment amoureux, nous nous attarderons sur sa fragilité réveillée par la sexualité au moment même où elle fait son apparition au cours du processus d’élaboration d’une relation amoureuse. « Le truc, c’est que c’est avec le sexe que l’on perd de l’objectivité. »[4] Comment ce facteur peut-il à tour de rôle remplir une fonction de renforcement et / ou de détérioration des liens unissant deux êtres ?

 

I. Le(s) sentiment(s) amoureux

A.   Tomber « en amour » ou « en dehors »

Du sentiment éprouvé…

Le sentiment amoureux se ressent par l’association d’un élan affectif et un désir physique hétéro ou homo sexuel ; le tout se combinant avec un plaisir généralement intense.

Dans la découverte du sentiment amoureux, genèse de l’Amour, l’attachement est le premier lien unissant deux individus. Pour Xavier Lacroix[5], la tendresse est le premier nom donné au sentiment amoureux, la première étape vers l’Amour. « La tendresse est proximité. Une intimité sans équivalence s’établit entre deux êtres qui, naguère, étaient étrangers ; une émotion à mi-chemin entre sensation et sentiment. »[6] Tony Anatrella confirme que la tendresse se distingue de l’Amour car elle demeure au niveau des sentiments. « L’Amour n’est pas seulement une palpitation du cœur ; il est œuvre, construction, engagement. Avoir un faible pour autrui peut être le commencement de beaucoup de choses… »[7] Ainsi Olivier témoigne de ce phénomène en confiant son ressenti à ce sujet : « On apprend au fur et à mesure à comprendre l’état d’esprit de l’autre, et parvenir à établir un petit jardin secret inviolable. L’objectif est d’arriver à tout se dire, à tout faire, comme si on se le disait à soi-même… c’est-à-dire dans un climat de confiance totale ! ». Ces prémices « lient le sujet à une représentation fausse de sa relation à l’autre, relation qui relève de l’attraction à une fusion absolue à ce stade du cycle amoureux »[8]. Cette étape de la relation ne va pas sans rappeler l’attachement du petit d’homme à sa mère, son semblable dont il ne se différenciera que plus tard, au contact des « autres » en prenant conscience que ce qui est semblable, n’est pas pour autant identique. Il s’agit d’une forme de « séduction mutuelle, qui vise à établir et à préserver un accord parfait, sans faille et sans tension, entre deux partenaires unifiés »[9]. Selon Paul-Claude Racamier, une telle relation redoute avant tout la différence, porteuse de séparation. Ainsi, « l’amoureux(se) rejoue la scène de la galaxie primordiale mère / enfant dans sa relation à un objet d’amour qui est son amoureuse(x), objet d’attachement anaclitique[10] réinventé »[11]. A sa genèse, la séduction se veut être narcissique dans le sens où, pour se rassurer, on cherche en l’autre ce qui est redondant de notre propre personne. Même si un tel lien est illusoire, il est cependant nécessaire, voire indispensable, à l’élaboration d’un attachement réciproque des deux partenaires et par la suite, à la transformation du sentiment amoureux en Amour. Lacan parle de « psychose amoureuse » dans le sens où « le sentiment amoureux est jouissance, et porte l’aspiration toujours constante et jamais réalisée, d’atteindre le but impossible du bonheur absolu, horizon qui peut se dire mort ou océan de folie »[12].

La seconde phase du sentiment amoureux est la désillusion, lorsque l’approbation de l’autre est absente, ou du moins non immédiate. Il s’agit de ce que l’on nomme la « contre-dépendance amoureuse ». L’individu concerné traverse alors une période de frustration et de déstabilisation au cours de laquelle l’objet d’amour[13] ne le satisfait plus en ne répondant pas à ses stimulations. « Oui, c’est le problème des sentiments... Je savais pas trop mais ça sert à rien de poursuivre si c’est pour faire du mal à l’autre. »[14] Ici, est atteint le seuil décisif du sentiment amoureux. Si les partenaires ne parviennent pas à transcender le miroir du « deuil originaire »[15], le sentiment amoureux ne se transformera pas en Amour et chacun, ou seulement l’un d’entre eux, tombera « en dehors ». En effet, ne peut « aimer », celui qui se complait dans un miroir narcissique ou anaclitique[16]. L’objectivité et la sincérité sont réduites en poussière et les cendres de la relation passée ne sont alors que imagination, illusion et déception. Il est désormais impossible à l’individu d’espérer exister en tant qu’être à part entière alors qu’il demeure incapable de surmonter son angoisse face à la « perte »[17] de l’autre. C’est le démantèlement de ce que l’on nomme « l’illusion d’unisson », présente déjà chez le petit d’homme, qui va permettre au sentiment amoureux de laisser place à l’Amour. « C’est un événement tout à la fois fort et fragile, douloureux et merveilleux. Tel est le deuil originaire. Rien, après le deuil originaire, ne sera plus comme avant ! »[18]

A son fondement, un sentiment amoureux mutuel est, aux yeux des deux protagonistes, prioritaire sur toute autre considération quelle qu’en soit sa nature. « Quand j’aime, je ne mets pas de limite. »[19] Au début de leur relation, les amoureux se croient seuls au monde. C’est d’ailleurs, cette hiérarchie des priorités (« nous, c’est nous et nous passons avant eux ») qui permet au sentiment amoureux de se développer vers l’Amour. « L’Amour ne coïncide pas avec un simple épanchement du cœur. »[20] Selon Claudine Viala, « l’amour est trouvé, en ce que l’objet d’amour devient propre et désirable d’être perdu comme objet de possession absolue déceptif[21] ».

 … A l’amour partagé

Pour que le sentiment amoureux devienne Amour, il faut que chacun des partenaires soit en mesure de revivre et dépasser le deuil originaire. « Encore faut-il savoir imaginer se perdre pour enfin se trouver ! »[22] Il s’agit bien de l’idée de « tomber en amour ». Selon Claudine Viala, l’Amour « libère le « moi » de son emprisonnement et de son immobilité dans ses demandes pour soi ». En effet, en allant vers l’autre, en se présentant à lui, loin de se perdre, le « moi » se trouve. Vient alors le véritable Amour, partagé, serein et mature. Du fait « d’avoir franchi sa peur de perdre l’autre, chacun peut s’installer tranquillement dans une différenciation et une intersubjectivité, autour de valeurs et objectifs communs »[23]. L’Amour est synonyme d’interdépendance et non de seule dépendance.  « C’est compliqué tout ça ! Je pense que le mieux, c’est de ne pas imposer, mais de mixer avec ce qu’il y a. »[24]

Xavier Lacroix perçoit l’Amour à travers une Alliance. Ainsi, il décrit un processus allant du sentiment amoureux au lien d’Alliance[25]. Pour lui, « le sentiment d’amour joue un rôle irremplaçable, dynamisant, catalyseur, de rapprochement, de rétablissement de l’intimité, de l’établissement d’une complicité irremplaçable entre les personnes »[26]. Cependant, il ne suffira pas à créer et conserver une Alliance entre deux individus. « Pour moi, l’amour, ça ne se contrôle pas ; ça se savoure… »[27] L’auteur cherche alors d’autres sources. Dans un premier temps, il tente de réunir tout ce qui dans le lien amoureux ne provient pas directement du sentiment en lui-même mais s’inscrit de manière historique. Par ailleurs, il existerait ce que l’on nomme « sens renouvelé de l’amour ». Ainsi, Xavier Lacroix distingue des « ressources externes » et des « appuis internes » de l’Alliance.

Six notions définissent la première typologie. Par sa dimension de construction et de mise en forme, le lien est une œuvre réalisée et élaborée entre deux individus consentants et attirés l’un par l’autre. « Cette œuvre qui s’affirme et s’approfondit pourra, avec le temps et un peu de chance, être un petit chef-d’œuvre. Mais pas forcément… Il sera ce qu’il sera, avec ses limites. »[28] 

L’engagement, le respect de l’autre, apparaît ici sous forme d’une loyauté envers une parole donnée. Il s’agit de quelque chose de sacré, à ne pas prendre à la légère. Au-delà d’une relation de couple, « le respect de la parole donnée est un des fondements de l’humanité »[29] ; ou, du moins, cela devrait être le cas.

Au cours de l’élaboration d’une histoire commune, l’attachement est aussi synonyme de mémoire. L’Alliance repose sur un ensemble de liens invisibles entre les deux partenaires qui se crée et se renforce avec le temps, à travers les différentes épreuves qu’ils traversent ; qu’il s’agisse de moments de joie comme de moments de peine. En effet, les amoureux ne partagent pas la même histoire mais leurs histoires réciproques doivent s’inscrire l’une dans l’autre. Ainsi, une séparation des deux entités se révèlerait être une rupture avec un morceau de soi-même. « L’Alliance, c’est entrer dans une solidarité telle, que si on la rompt, on se sépare d’une partie de soi. »[30] Au lendemain d’une désunion, ce lien peut demeurer fort :
« […] Oui mais on a une histoire entre nous…»[31]

Dans cette perspective, la notion de solidarité se rapproche plutôt de celle de justice dans le sens d’équilibre. « Ce sont souvent les manques de justice qui font craquer le couple ! Autant que les manques de grand sentiment. »[32] Pour Xavier Lacroix, « la solidarité, c’est l’impossible indifférence à la souffrance de l’autre, au malheur de l’autre ».

Selon l’auteur, notre culture aurait tendance à laisser la fécondité en filigrane dans la description d’une relation amoureuse. « L’enfant vient incarner l’Alliance de l’extérieur, lui donner consistance. Si l’amour est don, la fécondité sera le don de ce don, son redoublement, son incarnation. L’enfant sera l’incarnation la plus naturelle de ce don, mais bien sûr il ne sera pas la seule. Il y a d’autres formes de fécondité : sociale, spirituelle, interpersonnelle, communautaire, ecclésiale, etc. »[33]

Le lien qui unit deux individus s’institutionnalise à travers le mariage[34]. Cet acte donne à l’union entre les deux partenaires une dimension sociale et non plus seulement privée. La relation n’est alors plus duelle mais implique la participation de différents tiers.

Parallèlement à cela, l’Alliance repose également sur deux appuis internes. En tant que volonté et désir, le premier de ces appuis définit l’Amour comme « l’intuition d’un mouvement vers l’autre qui est beaucoup plus important et fondamental que les aléas de l’émotion et du sentiment »[35]. A travers cette conception, l’Amour se voit ainsi octroyer une dimension de « liberté » incarnée dans la notion de « volonté ». Ainsi, le philosophe Alain déclarait : « aimer, c’est vouloir aimer »[36]. Or, Saint-Thomas et Saint-Augustin définissent la volonté comme étant une mise en œuvre du désir. « Vouloir, c’est désirer vraiment. »[37] Plus particulièrement pour Saint-Augustin, « la volonté n’est rien d’autre que la puissance d’aimer. L’Amour n’est rien d’autre que la volonté dans toute sa force. ». Selon le philosophe Gabriel Madignier, « aimer, c’est vouloir l’autre comme sujet » de son existence et non comme objet rapporté. Le désir est une source d’énergie venant compléter la volonté. La notion de « désir » est centrale et irremplaçable dans la vie d’un couple. Pour perdurer, cette dernière doit être en mesure de combiner fusion et individualisme ; assurant l’épanouissement de chacun, ensemble et séparément.

En tant que foi et Grâce[38], le second appui se trouve être au fondement même de ce que l’on nomme l’Amour authentique. Ainsi, Gilbert Cesbron déclarait : « rencontrer l’Amour, c’est la Grâce ; croire en lui, c’est la foi. ». La foi en l’autre est une forme de pari, « un mystère qui ne sera jamais épuisé. Un infini au sein même de sa finitude, de ses limites, de ses défauts. »[39]. La foi dans le lien lui-même revient à croire en l’intérêt de se lier. « Croire que le lien sera libérateur. Croire qu’il n’est pas seulement un moyen au service de l’épanouissement des individus, qu’il contient en lui-même un bien sans toutefois en faire un absolu. »[40] En comparaison, à nouveau, avec le deuil originaire, « le lien est un trésor »[41] dans le sens où « il va nous libérer du plus aliénant, du plus entravant de nos liens, qui est celui qui nous lie à nous-mêmes. La merveille du lien d’Alliance, c’est qu’il nous délie de nous-mêmes. En me liant à l’autre, j’apprends à me libérer de moi-même. Je m’allège de moi-même. J’entre dans une vie nouvelle, qui est une forme nouvelle de liberté. »[42] Bien évidemment, un tel échange ne peut avoir lieu que si les sentiments sont partagés, si la relation est réciproque. « Il arrive qu’il y ait un gros décalage entre mes sentiments et ceux qu’éprouvent les filles à qui je plais. Il m’est arrivé d’être amoureux sans que ce soit réciproque, et vice versa. »[43] On se lie à quelqu’un qui se lie. Dans la logique du deuil originaire, à travers « cette écoute réciproque, chacun est libéré de lui-même, et rendu à lui-même en même temps »[44]. A cela vient s’ajouter, pour les croyants, la foi dans Celui qui est le tiers par excellence ; Dieu.

De plus, les difficultés que rencontre un couple - souvent appelées « crises » - sont autant d’étapes constructives de l’Alliance. « C’est pas si facile d’accorder un instrument. Ce sont des choses qu’il faut analyser pour bien les cerner… C’est pas si simple... Tout est question d’affinités ! C’est super compliqué. »[45] Selon Xavier Lacroix, « un couple sans histoires, serait un couple sans histoire. ». Pour Willy Pasini, même si le couple sert, en toute logique, « à faire durer l’amour, la tendance veut que l’amour ne se résume pas à une solidarité des partenaires dans le couple. Bien au contraire, l’amour « romantique » est le principe qui non seulement préside au choix du partenaire, mais aussi fonde la cohésion et la durée du couple »[46].

A en croire ces démonstrations, chaque rencontre, chaque histoire est encline à devenir une relation amoureuse. Une telle théorie s’opposerait à l’idée du « Grand Amour » qui, dans nos sociétés actuelles occidentales, n’est d’ailleurs plus forcément une fin en soi. « Je suis pas du genre à croire en l’Amour. Le piège serait de me dire qu’il n’y a qu’une personne qui me convient…Faut chercher, c’est tout. »[47]

Pour Francesco Alberoni[48], l’individu amoureux connaît une véritable métamorphose en devenant à la fois plus humain – car plus sensible à l’être aimé – et plus distant – car plus indifférent à ce qui l’en éloigne. Cependant, cette distinction entre « sentiment amoureux » et « Amour » n’est pas limpide pour tout le monde. En effet, selon Sophie, « quand on est amoureux, on est amoureux ! Je ne vois pas pourquoi il y aurait plusieurs niveaux de sentiments amoureux. Ca me dépasse ».

 

B.   « L’amour déboussolé :
à la recherche d’une morale amoureuse »
[49]

Le fait « morale »

La morale se compose de règles de conduite, de relations sociales et de valeurs en vigueur au sein d’un groupe ou d’une société. Cet ensemble varie selon la culture, les croyances, les conditions de vie et les besoins d’une société donnée. Les citoyens s’y soumettent « librement » dans le sens où ils sont conditionnés, socialisés dans ce but.

Par ailleurs, la morale est également une science des mœurs en tant que sujet de réflexion philosophique visant à déterminer le but suprême de l’homme, son action dans le monde, et la recherche du bonheur individuel. Il s’agit d’une théorie normative des actions humaines se concentrant plus particulièrement sur la finalité de l’action et adoptant une attitude réflexive quant aux questions pouvant se poser lors du processus de prise de décision. Dans ce sens, la philosophie distingue trois formes de morale dont les contours peuvent être assez flous. La méta-éthique est la recherche des origines et du sens des concepts moraux. La morale normative concerne les différents critères se rapportant à nos comportements (habitudes, devoirs, conséquences de nos actes, etc.). La morale appliquée consiste à mettre en corrélation la méta-éthique et la morale normative avec des problèmes spécifiques et / ou des prises de conscience comme l’avortement, l’environnement, les droits des animaux, le respect de la nature, etc.

La morale est un élément de régulation de la vie sociale. Elle permet une certaine coexistence sociale entre  et au sein même des différents groupes. Il s’agit d’un des moyens de pression exercés par la société sur les individus pour tenter, si ce n’est de contrôler, d’au moins limiter les tendances égocentriques de la nature humaine. Si l’on s’appuie sur le doute cartésien, « je pense, donc je suis », l’homme est conscient de son existence. Cependant, cette conscience d’être va-t-elle de pair avec un certain libre arbitre en matière de morale ? Le jugement moral se réfère à l’ensemble des actes délibérés et réalisés avec une libre volonté. Or, l’homme étant par nature contraint, ce libre arbitre est loin d’être total et absolu. En d’autres termes, il s’agit d’un compromis acceptable entre soi et la société de manière à éviter la frustration et la culpabilité.

Une conception objectiviste du fondement de la morale s’oppose à une conception relativiste. La première défend le fait que les lois morales qui régissent une société ne dépendent pas de l’être humain. Selon cette approche, il s’agirait de lois de la nature, de commandements divins et de lois de la raison auxquelles tout homme se doit d’obéir pour garantir une bonne alchimie de la vie en communauté. Ces valeurs morales sont universelles et éternelles. La main de l’homme ne doit pas intervenir. La seconde considère, quant à elle, que les valeurs morales trouvent une origine humaine et ce pour deux raisons fondamentales ; elles sont établies et imposées par la société ou un des groupes s’y référant et il appartient donc, par conséquent, aux citoyens de les définir et les préserver en les respectant. Ainsi, les valeurs morales connaissent des variables en fonction des sociétés, cultures et groupes auxquelles elles se rapportent. Le moralisme exprime une préférence face à un certain style de vie, sexuel ou autre. « Il faut bien suivre un chemin […] Les meilleurs chemins que j’ai empruntés ont été ceux dont j’ignorais l’issue. Faut vivre au jour le jour. »[50] Pour Jean-François Chassaing, « la morale est une affaire de rapport à soi ou de perfectionnement de la personne »[51].

On parle de ce qui est moralement « bien », acceptable, désirable, convenable, enviable.

Quand l’amour s’en mêle, l’amour s’emmêle

Une morale amoureuse transcende les conditions et annonce une égalité de droit à disposer de son cœur et de son corps. L’Amour est un désir complexe. Il s’agit d’une union entre deux individus. Différents facteurs interviennent en tant que variables aléatoires dans cette composition. En premier est la tendresse, forme d’attachement se rapprochant de l’amitié. Dans cette perspective, la tendresse s’inscrit dans la durée. Ensuite, vient ce que l’on nomme « le désir esthétique et érotique d’échanger du plaisir sensible avec l’autre ». Même officiellement séparé de sa copine, Olivier avoue ne pas être réellement en mesure de qualifier leur relation actuelle. « Avec le passé que l’on a, on a beaucoup de mal à garder nos distances ! C’est une situation très difficile… En même temps, c’est normal, elle est bien plus que mon ex… » Un peu plus tard, apparaissent des désirs en commun et des relations partagées lors d’activités extérieures. « Pour l’instant, on a juste envie de se voir, sans contact encore. Et c’est ça qu’il faut en attendre… Que la passion s’installe. »[52] Tout cela ne fonctionne pas sans valeurs positives compatibles entre elles mais non identiques.

Les combinaisons de ces facteurs ainsi que leur intensité sont constamment mises à rude épreuve. Au sein d’une société libérale comme la notre, un tel mécanisme suppose certaines « règles du jeu amoureux ». Lorsque ces dernières s’invitent dans la relation, elles jouent le rôle du tiers qui cherche la destruction et la revalorisation de soi par rapport à l’autre en développant l’hypothèse selon laquelle une relation amoureuse serait sans appel frustrante et aurait pour seul objectif la domination de l’autre pour mieux s’affirmer soi-même. « C’est ce que l’on appelle « le coup fatal de la tierce personne ». »[53] Même établie, toute relation est fragile, en aucun cas protégée de ses mutations internes et externes incontournables et incontrôlables ; liée à la fois à la transformation de la société au sein de laquelle elle se meut mais aussi et surtout par l’évolution des deux partenaires à l’intérieur de ce cadre. Comme la plupart des réalités mouvantes et historiques, la relation amoureuse se trahit et se contredit elle-même. « Le spectre de la déliaison »[54] ou « l’insociable sociabilité »[55] plane constamment au-dessus d’elle. « Avec elle, c’était pas possible. On n’attendait pas les mêmes choses, on ne met pas les mêmes idées derrière certains mots. Faut discuter et analyser pour savoir quoi faire… […] A un moment, on s’est tous les deux dit qu’il y avait quelque chose de pas naturel… Et voilà : sans issue, on change de chemin. On est peut-être très proche mais ensemble, on ne s’épanouit pas… En tout cas, pas maintenant. »[56] S’investir dans une relation sous-entend une certaine forme de sécurité. Il convient de bien y réfléchir à l’avance et de se méfier de ses propres choix. « Si je vois quelqu’un s’emballer direct, je commence par lui dire « pas d’enflamme ! ». »[57]

 Entretenir une relation amoureuse engendre une perpétuelle incertitude. « L’analyse, c’est très bien et nécessaire, mais toutes proportions gardées ! Il ne faut pas tout calculer, sinon, on calcule mal. »[58] On ne peut jamais être vraiment sûr de ce qu’il faut faire ni savoir si on a fait ce qu’il fallait et ce au bon moment. Adopter cette vision des faits revient à nier « les miracles de l’Amour purement moral » de Lévinas ainsi que l’harmonie sans conflits du désir purement altruiste. En cela, l’amour ne doit pas être un don sans contrepartie, ce que l’on nomme « don gratuit comme idéal éthique ». Il n’est pas plus mauvaise stratégie amoureuse que l’Amour inconditionnel car ce dernier s’établit de lui-même dans une position de faiblesse, adoptant un statut de dominé. Or, les théories à l’image de celle « du don et du contre don »[59] de Claude Lévi-Strauss, démontrent bien que tout acte, matériel ou spirituel, sous-tend un intérêt – conscient ou non – pour celui qui le commet. Selon Raymond Boudon, la théorie du « choix rationnel » reposant sur un calcul coût / bénéfice est préalable à toute action humaine. Une relation de don sans réciprocité est tout à fait inégalitaire et donc indésirable. Dans cette réflexion, cette morale amoureuse du don de soi à autrui sans retour implicite, par pure bonté altruiste, ne fonctionnerait et ne serait acceptable si et seulement si tous les individus la partageaient – ce qui n’est pas la cas – ; la notion de sacrifice n’appartenant en rien au vocabulaire de nos sociétés contemporaines.

En 1977, Pascal Bruckner et Alain Finkielkraut dénonçaient la tyrannie sexuelle et révélaient un « nouveau désordre amoureux ».

II. Quelle(s) signification(s) de l’acte sexuel ?

A.   Les différentes contraintes

La morale sexuelle religieuse

La religion pose Dieu dans le rôle du père, celui qui fixe les règles et punit ceux qui les transgressent. Il impose sa morale, religieuse, à celui qui croit en lui. Ce dernier est alors considéré comme un enfant non doué de raison, ne pouvant savoir seul ce qui est bien ou mauvais pour lui et pour les autres. Le respect de cette morale religieuse est un peu à l’image éducative « de la carotte et du bâton » autour de la dualité « Paradis / Enfer ». La morale religieuse est plutôt « immorale » dans le sens où les motivations des actions, conscientes ou inconscientes, se résument à « faire le bien dans l’espoir de… » et « ne pas faire le mal pour éviter de… ». Trop souvent, seule la finalité est prise en considération, et non l’action en elle-même. « Il faut dire que la religion a posé des bases qui sont importantes mais je crois en l’Homme et non en Dieu. »[60].

« Les conduites sexuelles sont régies par des cadres sociaux et régulées par des institutions. »[61] L’Eglise est une de ces institutions. Face à de nombreuses autres religions se rapprochant d’une sacralisation de l’érotisme[62], la religion chrétienne se distingue en imposant à ses fidèles une morale sexuelle austère. Cette doctrine repose, notamment, sur trois thèmes que sont la condamnation de la chair et le rejet du plaisir, la confession et la nécessité de l’aveu ainsi que la réglementation du mariage et l’obligation de la procréation. « On se marie mais on s’aime pas… »[63] Cette morale chrétienne s’instaure dès les premiers siècles de notre ère. L’Ancien Testament se révèle être relativement tolérant quant à la sexualité. Le Nouveau Testament reste assez discret à ce sujet. Il se centre sur les notions de chasteté et de célibat en défendant le mariage monogame et indissoluble. « Monogame, moi, je suis pour. Mais être polygame n’est pas dans notre culture ; la religion a construit notre culture. Les Musulmans sont polygames ; au Maroc, un homme a plusieurs femmes. C’est pas la même culture. Si des gens veulent l’être, libre à eux mais du point de vue du mariage, il y a un hic. Après, est-ce que la religion catholique doit l’accepter, c’est autre chose. »[64] C’est à partir du IVème siècle que la doctrine de l’église catholique prend une réelle forme. La réflexion théologique de Saint-Augustin y participe nettement. La morale sexuelle se précise et ce notamment autour de la définition de l’acte en lui-même. « L’accouplement, permis dans le seul cadre du mariage et dans un but unique de procréation, doit se dérouler sans passion, avec retenue. »[65] A l’énonciation de cette citation, Fred adopte un air désabusé et commente de la manière suivante : « Du genre, on fait l’amour que pour faire des enfants… »[66] La théologie de Saint-Augustin repose très largement sur la notion de « culpabilité » au sens où on l’entend aujourd’hui. De là, vont être édictés les sept pêchés capitaux, dont la luxure regroupant l’ensemble des pêchés de chair. « Moi, je trouve que c’est tellement beau l’acte sexuel que je me demande comment on peut dire que c’est un pêché. »[67] A sa manière, Fred propose un élément de réponse : « Faut vraiment n’y avoir jamais goûté. » Au milieu du XIIIème siècle, Saint Thomas d’Aquin développe une morale sexuelle paradoxale. En effet, cette nouvelle éthique entrée en vigueur condamne tous les rapports sexuels dont l’objectif final n’est pas la procréation. Aussi étrange que cela puisse paraître, cette recommandation est d’autant plus vive au sein du mariage. « Ainsi, le plaisir est permis s’il est la conséquence de l’acte sexuel et non son but. Selon le raisonnement thomiste, le but du mariage étant la procréation, le but de l’union charnelle est la procréation et le plaisir qu’il procure est autorisé. »[68] Lors de l’annonce de cette affirmation, une mimique se dessine sur le visage de Fred et s’accompagne de la déclaration suivante : « C’est un allègement, elle a un peu évolué. Avant, pas de plaisir. Maintenant, un petit peu est autorisé. » A la fin du XVIème siècle, l’Eglise rassemble tous ses moyens pour que la morale catholique oriente la vie quotidienne des fidèles, dont leur vie sexuelle. « La religion a édicté ses lois pour mieux avoir d’emprise sur les hommes et les diriger. Tout le monde a des références religieuses. Après, chacun prend ce qu’il veut. »[69]  L’histoire témoigne d’un processus de renforcement jusqu’au XXème siècle.

La religion va loin dans son refus de sexe et de plaisir dans le sexe. Selon Reich, « une telle éducation anti-sexuelle provoque une anxiété du plaisir ou peur de l’excitation agréable. »[70] Marie a engendré Jésus alors qu’elle était vierge ! Et on dit bien qu’il s’agit d’un miracle comme si « l’immaculée conception » représentait le moyen de procréation idéal… Parallèlement, l’idée est renforcée à travers le baptême ayant pour fonction de laver le nouveau né du pêché originel, le purifier.

La démocratie sexuelle et les représentations sociales

On accorde aujourd’hui plus d’importance aux sentiments de manière générale et à l’amour, en particulier. L’épanouissement de l’individu est davantage pris en compte, notamment part le biais de sa liberté de choix autant au niveau sentimental que sexuel à travers tout ce qui se rapporte à son intimité ; qu’il s’agisse de tendresse, d’affection, de plaisir ou encore d’érotisme. « Il n’y a nulle part écrit qu’il faut limiter ses pulsions… »[71] Sophie renforce cette idée en ajoutant : « Faut juste profiter de la vie quand bon nous semble. » Il est tout d’abord nécessaire et important de mettre au point, sinon le renoncement, du moins la nette remise en question de la prétendue « révolution sexuelle » de la fin des années 1960. Ne s’agirait-il pas davantage d’une révolution des rapports entre les sexes ? Même si Raoul Vaneigem revendique « une sexualité sans entraves, un déchaînement du plaisir sans restrictions », « Mai 68, n’a nullement sonné le glas de la répression sexuelle »[72]. Par ailleurs, les slogans de l’époque ont fait naître une confusion dans les esprits autour de la notion de « liberté sexuelle ». En effet, « disposer librement de son corps » n’est pas synonyme d’« être à la disposition de tous ». Il s’agit, en fait, plus globalement, d’une révolution culturelle ; le raccourci de « sexuelle » étant restrictif sans être réellement exact. En 1991, se tournant vers cette période, Duby déclare : « tandis que le voile des conformistes partait en lambeaux, le monde occidental s’aperçut, il y a peu, que dans son sein les comportements se transformaient : les manières d’aimer ne sont plus ce qu’elles étaient, ni les rapports entre le masculin et le féminin. […] C’est le plus important peut-être des changements qui affectent notre civilisation à la veille du troisième millénaire. ». Cette description traduirait davantage une dégénérescence des mœurs dans leur ensemble, plutôt qu’une simple « révolution sexuelle ». Au début des années 1970, les enquêtes démographiques mettent en évidence l’importance du sentiment amoureux dans la construction des unions des jeunes générations. Le mariage laisse de plus en plus de place à différentes formes de concubinage dont l’union libre. En 1975, Louis Roussel considère que cette dernière « constitue un modèle théoriquement préférable puisque tout y est l’expression d’un amour spontané et que l’union ne persiste que par un engagement sans cesse tacitement renouvelé ». La génération « baby-boom »[73] se révèle plus précoce au mariage et anticipe davantage sa vie sexuelle que les générations précédentes. Désormais, la déclaration d’amour devient le rite d’ouverture de la sexualité prénuptiale.

Dans un premier temps, on constate un allongement de la vie sexuelle ; autant dans les jeunes âges qu’aux âges plus avancés. L’activité sexuelle se prolonge et les biographies sexuelles ne sont pas forcément linéaires. Une des particularités contemporaines se trouve dans une certaine exigence  « diffuse et implicite de ne jamais interrompre ni en finir avec l’activité sexuelle, quels que soient notre état de santé, notre âge, notre statut conjugal »[74]. Dans ce contexte contemporain, trois points semblent intéressants à développer. En premier lieu, une nouvelle normativité de l’initiation sexuelle est en place depuis quelques décennies. Le premier rapport sexuel marquant le passage de l’entrée dans la vie sexuelle dite adulte dépend désormais de l’âge moyen auquel le groupe de pairs y accède[75]. D’autre part, une norme relationnelle énonce qu’aujourd’hui, à la différence d’hier, le premier rapport sexuel  est précoce dans le déroulement de l’histoire d’une relation. Vient ensuite la question de « l’idéal du premier rapport ». En effet, et ce point de vue n’est pas exclusivement féminin, contrairement aux a priori, de nombreuses déclarations témoignent que « si le premier rapport ne se déroule pas au sein d’une relation amoureuse choisie, il entraîne des regrets et des conséquences graves pour les relations à venir »[76]. Une nouvelle phase se dessine alors dans la vie sexuelle des citoyens de nos sociétés contemporaines. Il s’agit de la sexualité juvénile considérée comme étant une période d’activité sexuelle mais transitoire entre l’accès à la sexualité dite adulte et la vie conjugale. Les choses se modifient autant dans les faits que dans les gestes. Les envies et les besoins à satisfaire ne sont plus les mêmes. Penser à quelqu’un ou lui tenir la main sont autant d’actes qui, aussi innocents qu’ils semblent être, contiennent déjà une parcelle de désir sexuel. Ruwen Ogien et Jean-Cassien Billier se questionnent justement sur la nature de ce qui intervient dans ce processus de découverte de l’autre, provoquant le désir et l’envie, à un moment donné, de le découvrir sexuellement et non plus platoniquement ou spirituellement. Qui dit « sexuel » n’entend pas forcément « génital ». « Puisque nous pouvons prendre du plaisir autrement que par pénétration, pourquoi ne pas le faire ? »[77] Sinon, bon nombre de pratiques à caractère excitatrices comme les strip-teases, la fellation, la masturbation, la sodomie, etc. ne devraient pas être caractérisées de « sexuelles ». « Les préliminaires sont importantes, elles permettent de faire monter l’excitation. C’est déjà très bien comme échange ; les sensations éprouvées sont déjà fortement agréables. »[78] C’est également en cela que certaines pratiques juvéniles peuvent être qualifiées de « sexuelles » sans pour autant englober de rapports sexuels complets.

Les trajectoires, attitudes, comportements et expériences sexuelles se sont aujourd’hui fortement diversifiées et modifiées. A tel point qu’il n’est pas étonnant voire « de plus en plus adéquat de parler d’individualisation des comportements sexuels et d’entendre des spécialistes de différentes disciplines évoquer l’individualisation des normes sexuelles »[79]. Pour Jacques Marquet, les pratiques sexuelles obéissent à un nouvel ensemble de normes reposant sur ce que l’on nomme « démocratie sexuelle ». Jeanine Mossuz-Lavau parle de « démocratisation sexuelle » à travers la diffusion et l’incorporation  de plus en plus répandue de modèles de vie sexuelle qui auraient autrefois valus le surnom de « libéré » à celui qui les pratiquait. En s’appuyant sur les réflexions de Michel Foucault, Eric Fassin vient compléter ses approches « en tenant compte des possibilités de retournement de cette démocratie sexuelle »[80]. La démocratisation sexuelle vient heurter la notion de morale au plus profond de sa définition dans le sens où la sexualité est de plus en plus « contrôlée » en référence à « l’atteinte aux personnes concrètes, plutôt qu’à des valeurs ou des entités abstraites »[81] ; autrement dit à tout ce qui se rapporte au non-respect de la dignité humaine. La notion de démocratie sexuelle viendrait alors prendre tout son sens autour de ces modèles d’attitudes et de pratiques sexuelles.

En matière de sexualité, la morale tend de plus en plus à céder sa place au bien-être individuel et social. Deux notions viennent alors se greffer au débat : celle de « santé sexuelle » et celle de « comportement responsable ». Cela traduit réellement une individualisation et une intériorisation de la question de la sexualité au sein de nos sociétés contemporaines.

Michel Foucault critique « l’hypothèse répressive » ; « idée commune selon laquelle le seul élément qui affecterait les manifestations de la sexualité humaine serait le degré de répression auquel la pulsion sexuelle est soumise »[82] En inventant la psychanalyse, Freud reprend la notion de libido et fait émerger le fait que plus un individu consacre son énergie au travail, moins il ressent de désir et plaisir et donc « d’appétit sexuel » ; et inversement.

 « Le désir est le souhait de consommer »[83], une sorte de passage à l’acte, un moyen plus intime de témoigner son amour physiquement. Il est à l’origine de la sexualité physique en tant que tel. « Le désir est l’irrépressible envie, une impulsion, une tentation, n’exigeant que la présence de l’altérité. »[84] Les sentiments ne sont pas forcément nécessaires, seule la présence physique d’un autre corps suffit. « Faut savoir profiter, prendre du plaisir où y en a… Toujours dans le respect mutuel, bien sûr mais ne pas se brider dans ses expériences et ses relations est primordial pour un bon développement de sa personne à tous niveaux… »[85]

Définir la sexualité et les pratiques qui en découlent est chose assez délicate. Phénomène naturel, il est cependant codifié, comme tout acte social, à partir du moment où il concerne plusieurs individus et qu’il est pratiqué dans un ensemble social, tout en faisant référence à d’autres notions qui sont de pures constructions humaines. Ainsi, il n’y aurait aucun adultère, aucun inceste ni aucune homosexualité sans les notions de référence d’alliance, de filiation ou de genre. L’exhibitionnisme n’aurait aucun sens sans séparation de la sphère privée et de la sphère publique.

B.   Quel(s) comportement(s) sexuel(s) ?

Un état des lieux…

Dans la seconde moitié du XXème siècle, les comportements sexuels, « scénarios intimes »[86] font l’objet d’enquêtes quantitatives approfondies ayant pour ambition d’analyser l’activité sexuelle dans son ensemble. Les différentes pratiques varient en fonction de divers facteurs déterminants comme l’âge, la connaissance du partenaire et des différentes composantes d’une relation sexuelle, la fréquence des rapports, le temps nécessaire évalué pour l’obtention d’orgasme, les fantasmes ainsi que le jugement personnel et sociétal. Il s’agit de recenser les mœurs sexuelles des individus d’une société ou d’un groupe donné.

En 1948, aux Etats-Unis, l’enquête sociologique de Kinsey[87] montre – à partir des questionnements de ses étudiants sur leurs problèmes sexuels – un décalage entre la morale sexuelle américaine et les pratiques effectives. Il relève toutes les pratiques et positions sources de plaisir permettant d’atteindre l’orgasme : pollutions nocturnes[88], masturbation, flirt hétérosexuel, coït hétérosexuel, rapports homosexuels, zoophilie, etc. Il se penche sur l’ensemble des actes sexuels effectifs sans dichotomie entre les « sains » et les « malsains ». En effet, pour la plupart des individus, il est important de changer régulièrement de pratiques et de positions pour varier les plaisirs. « La monotonie et les habitudes lors du rapport sexuel, le manque de « surprises », est à mes yeux, ce qui trouble le plus l’appréciation du moment, en dehors de l’acte en lui-même. »[89]

Mais dans la société américaine des années 1950, même les pratiques sexuelles conjugales sont fortement réglementées. « Les attouchements des parties génitales et les attouchements buccaux, aussi bien que le coït anal sont punissables comme crimes, qu’ils aient lieu au cours de rapports hétérosexuels ou homosexuels, dans le mariage ou en dehors. »[90]

L’émergence des mœurs dites phanérogames trahie une libre pratique de toutes les formes d’amour. Cependant, la répétition des expériences est tolérée pour les jeunes hommes alors qu’elle ne l’est pratiquement pas lorsqu’il s’agit de jeunes filles.

L’entrée dans la sexualité dite adulte se définit par le premier rapport sexuel complet. Même si les relations sexuelles juvéniles sont à la fois précoces « en âge » et interviennent tôt dans la relation, le premier rapport sexuel reste un acte « sacré » ; charnière entre deux étapes de vie. Olivier se souvient avoir conseiller une amie en lui disant : « Comme ce serait la première fois pour toi ; soit tu sais ce que tu fais, auquel cas ce ne serait que pur bonheur ; soit tu sais pas trop, auquel cas, tu prends le risque d’en souffrir. » Ainsi, il est important d’être sûr de soi, de son partenaire, du moment, etc. « N’étant pas forcément mûre, ces expériences ont été dans leur ensemble négatives, à tel point que j’avais parfois l’impression de subir des relations auxquelles je participais pourtant de mon plein grès. Jusqu’à il y a peu, je regrettais la plupart de mes aventures. »[91]

Pour la majorité des Français, le sexe ne se dissocie que rarement de l’amour. « Il ne s’agit point du même registre… d’où mon impossibilité à recourir à la comparaison. »[92] En effet, ils associent spontanément le fait d’être amoureux (52 %), loin devant la notion de plaisir (21 %) ou le rapport sexuel en lui-même (8 %). Certains, comme Aurélia, vont même jusqu’à faire directement le rapprochement avec la notion de famille. Dans le même ordre d’idée, à  l’image de Sophie-Anne et Pierre, 87 % des femmes et 80 % des hommes, considèrent avoir besoin d’éprouver un sentiment amoureux pour passer à l’acte sexuel. Bien entendu, comme il l’a été développé dans la première partie de cette note de recherche, il s’agit bien de « sentiment amoureux » et non forcément d’« Amour » mais cela est tout de même notable. « C’est clair qu’il ne faut pas coucher avec n’importe qui mais dès l’instant qu’il y a des sentiments, il faut y aller. »[93] La démarche est logique dans le sens où la découverte de l’autre et la bonne entente sexuelle est indispensable à l’évolution du couple et la transformation du « sentiment amoureux » partagé en « Amour » véritable. D’ailleurs, cette fusion sur le plan sexuel peut se révéler être un important handicap de séparation. « Plus d’un an après notre rupture, il nous arrive encore de nous retrouver sur ce plan-là. Pourtant, c’est bien mon ex. »[94] Ayant traversé la même épreuve, Olivier compatit et renforce l’idée :
« chacun avait d’autres aventures mais pour elle comme pour moi, c’était quand on se retrouvait ensemble que c’était de loin le mieux. » De plus, lors du rapport sexuel, les émotions sont privilégiées sur le plaisir purement physique[95]. Sophie-Anne et  Pierre, notamment, insistent même sur le fait que ce sont, non seulement les émotions et les sentiments qui sont mis en avant lors de leurs relations sexuelles ; mais également le plaisir physique de leur partenaire. Par cette hiérarchie des priorités, ils désirent sûrement exprimer leurs sentiments et leurs émotions à travers le plaisir physique qu’ils peuvent procurer à leur partenaire. Un tel comportement a recours à la sensualité pour témoigner de sa reconnaissance des valeurs liées au plaisir et au désir. « Si tu désires pas le mec, à quoi ça sert de passer à l’acte ? Si tu désires un mec et que vous sortez ensemble, tu y vas et puis c’est tout. »[96] Ainsi, comme Audrey et Olivier, sept Français sur dix considèrent « qu’avec leur partenaire, le désir est toujours aussi fort qu’avant ». Tout cela démontre bien une importance plus grande accordée aux sentiments qu’à l’acte sexuel en lui-même. Dans cette logique, de nombreux couples peuvent organiser des soirées et / ou sorties romantiques sans forcément qu’elles se terminent par une relation sexuelle. En effet, même si une différence est notable entre les hommes et les femmes, 46 % des Français estiment seulement « gênant » de ne pas faire l’amour durant plusieurs mois d’affilés. « Ah ben moi, mes réactions ne sont pas calculées, anticipées ou quoi que ce soit… C’est naturel… Quand ça semble logique, je le fais. »[97]

Pour une large partie de la population, l’amour rimerait avec altruisme dans le sens où 78 % des individus chercheraient quasi-systématiquement à donner plus de plaisir à son partenaire et 52 % à le surprendre. Il est clair que l’intérêt va davantage vers le plaisir donné que vers le plaisir reçu et ce pour 44 % des Français. Il semble évident qu’un tel échange est pour le moins idéal ; chacun se préoccupant des ressentis et désirs de l’autre. Et cela se vérifie car pas moins de 84 % des individus interrogés estiment que  leur partenaire sait les satisfaire pleinement et 81 % considèrent combler pleinement leur partenaire. En conclusion, les Français semblent tout à fait satisfait de leur vie sexuelle. Les citoyens s’annoncent sexuellement modestes en déclarant, pour 72 % d’entre eux, avoir « encore des choses à apprendre ». Il arrive que le problème soit géré différemment : « Savoir si on a envie d’un peu de sérieux, c’est après avoir partagé plein d’expériences différentes, sexuelles et autres, que l’on en juge… Avec ma copine actuelle, c’est après avoir déliré dans plein de trucs que l’on a pu juger d’une éventuelle compatibilité. »[98] D’une certaine manière, Sophie semble partager ce point de vue : « Moi, le premier soir, je ne voulais pas aller jusqu’au bout… Dure journée, dure semaine : trop de fatigue…Pourtant, mon copain avait envie et il m’a transmis le fluide… C’est pas plus compliqué ! ».

Il semble indispensable de pointer du doigt la notion de viol. Il s’agit d’un « acte visant l’humiliation, la destruction de la personnalité, la négation de la femme agressée »[99]. Crime sadique, viol collectif, droit de cuissage[100], inceste, rapport sexuel contraint ou abus de confiance ; le viol porte toujours atteinte à l’intégrité de la personne violée. La loi de 1980 le définit comme « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui, par violence, contrainte, menace ou surprise ». Jusqu’à cette réglementation précise, la pénétration vaginale était la seule agression sexuelle considérée comme un viol et ce à la seule condition d’être en mesure d’apporter une preuve irréfutable de non consentement de la femme violée. A propos du harcèlement sexuel, la loi précise que « le fait de harceler autrui dans le but d’obtenir des faveurs de nature sexuelle est puni ». En 1994, Louis fait un parallèle avec le concept de « séduction dolosive »[101] relevant de l’abus de pouvoir ou de la tromperie.

 

Répercussions contemporaines du SIDA sur l’acte

Le VIH est identifié en 1983. Il s’agit du Virus d’Immunodéficience Humaine dont l’issue est mortelle. Les premières années suivant la découverte, certains populations comme les Haïtiens, les hémophiles et les héroïnomanes étaient considérées comme plus particulièrement à risque de contamination.

Cependant, c’est sur la population homosexuelle que l’opinion publique s’est particulièrement acharnée. Les comportements préventifs des homosexuels débutent dès 1983. En 1987, 50 % ont testés leur sérologie. De plus, leurs pratiques sexuelles ont connu quelques modifications dont l’adoption du « safer sex » consistant au renoncement de la pénétration ou à l’usage systématique du préservatif. Ce n’est qu’à la fin des années 80, lorsque la population dans son ensemble prend conscience que tout le monde peut être contaminé, que la stigmatisation et le mépris vis-à-vis de la population homosexuelle se transforme en compassion. Il s’agit là de la première étape vers une certaine reconnaissance sociale qui, vingt ans plus tard se révèle ne toujours pas être concrètement effective.

La première campagne de prévention a lieu en 1987. S’adressant en priorité aux jeunes, le slogan est le suivant : « Le SIDA ne passera pas par moi ». En 1989, l’Education nationale instaure un dispositif d’information et de prévention au sein des établissements scolaires. Au cours des années 1990, certains chefs d’établissement, soutenus par quelques délégations de parents d’élèves, manifestent leur réticence ; plus particulièrement concernant l’installation de distributeurs de préservatifs dans l’enceinte des établissements. La conséquence directe se fait sentir à travers une inégalité entre les jeunes en fonction des établissements scolaires fréquentés. Face à 90 % de premiers rapports avec préservatifs en 1997 contre 8 % en 1987, on constate, une quasi-disparition des premiers rapports non protégés, considérés comme « déviants » ou « problématiques ». Cela contribue à l’instauration d’une attitude socialement responsable au sein d’une relation de nature pourtant toujours aussi incertaine qu’avant.

Dans les années 1991 - 1992, l’affaire du sang contaminé ancre définitivement le SIDA dans un problème de santé sociale devant concerner tout le monde car de fait, pouvant toucher manifestement l’ensemble de la population – y compris les enfants – aucune catégorie sociale ne semble épargnée. L’épidémie prend alors une autre dimension que celle la liant à la sexualité et à la toxicomanie. Ainsi, le regard de l’opinion publique se modifie et les esprits tendent à s’ouvrir un tant soit peu.

En 1991, Pollak et Schiltz analysent ce phénomène comme renforçant la recherche de l’identité sociale se révélant être un facteur non négligeable de lutte contre ce fléau car «  pour que le risque d’infection par le VIH devienne individuel, il faut que l’individu s’identifie au collectif avec qui il partage un même degré d’exposition au risque ».

A l’heure actuelle, l’usage, notamment, du préservatif très répandu et quasiment systématique chez les jeunes témoigne de leur sensibilité toute particulière vis-à-vis des risques de transmission du SIDA. Les huit jeunes interrogés s’entendent sur le fait que : « Il n’y a pas de mal à se faire du bien mais faut se protéger… »[102] La religion catholique ne remet pas en question son point de vue. Au contraire, dès 1968, pleine période de révolution sexuelle, Paul VI déclare que l’Eglise condamne toute méthode contraceptive, chimique ou mécanique (dont le préservatif !), et revendique une utilisation plus fréquente des méthodes naturelles comme l’abstinence périodique. Jean-Paul II maintiendra ce discours.

Les données récemment publiées par l’INVS[103] mettent en lumière l’augmentation du nombre de cas de SIDA déclarés, notamment concernant les jeunes. A la fin de l’année 1998, le premier indice de baisse de la prévention contre le virus a été la diminution du nombre de préservatifs vendus. En 2001, une enquête[104] sur les connaissances, les attitudes, les croyances et les comportements face au VIH / SIDA témoigne d’une baisse de la protection : « par rapport à leurs aînés, les jeunes apparaissent moins sensibilisés au VIH / SIDA, craignent certes le risque de contamination par le VIH mais de façon beaucoup plus diffuse et moins précise. » L’importante médiatisation concernant le virus, au cours des années 1980 et au début des années 1990 n’a pas connu d’écho auprès de la nouvelle génération. De plus, l’apparition des multi thérapies permettant un espoir de survie joue sûrement un rôle dans ce relâchement de la prévention et de la protection contre le virus.  Depuis 1998, l’insouciance juvénile s’aggrave. En effet, en 2004, 25 % des jeunes ne se sentaient toujours pas concernés. L’enquête de Lagrange et Lhomond[105] a fait ressortir qu’au début des années 1990, l’utilisation du préservatif « n’était certes pas continue et que, au-delà du fait que la stabilité d’une relation pouvait justifier son abandon, les comportements de prévention étaient déjà marqués par des zones d’ombre et des prises de risques potentielles ». En dehors des individus vivant en couple ou ceux se déclarant spontanément non concernés par la question, seuls 59 % des 15 - 24 ans avaient recours au préservatif de manière systématique. Entre janvier 1998 et juin 2000, 11, 5 % de nouveaux cas ont été diagnostiqués chez les jeunes de 15 - 29 ans. En  2004, on comptait près d’un cinquième des 16 - 20 ans ayant eu des rapports sexuels non protégés avec un nouveau partenaire au cours des douze derniers mois. La différence de comportement entre les sexes concernant cette question n’est pas significative.

La « génération SIDA », comme il est convenu, semble-t-il de désigner les générations de jeunes des années 1990, se trouve face à une remise en question d’une liberté sexuelle pourtant nouvellement acquise.

 

CONCLUSION

L’Amour peut à la fois être la plus belle et la plus incroyable comme la plus cruelle et la plus détestable des relations humaines. « L’amour n’est beau, et on pourrait même dire, l’amour n’est, que lorsqu’il est réciproque ! Cette notion de réciprocité en amour est essentielle. Elle est complétée par celle de spontanéité. Ce qui revient à dire qu’il n’y a amour que dans la mesure où naît spontanément un sentiment d’attirance réciproque. Seul un tel amour est vrai. Tout ce qui n’est pas cela, autrement dit tout ce qui est à sens unique et qui nécessite forcément poursuites, insistance, abus de confiance, contrainte, chantage est, à franchement parler, écoeurant ! »[106] En effet, dans un cas de non-réciprocité, l’Amour n’est que souffrance, décadence, déchéance, domination et cruauté inutiles. Même s’il est « humain » de rêver à un amour absolu, il est totalement déconseillé de chercher à le réaliser sous peine de voir ce rêve devenir cauchemar. Est dominé en Amour celui qui aime « plus » que l’autre. «« Je ne pense pas qu’on puisse « trop » aimer. On peut mal aimer, ou être mal aimé ou pas assez, mais jamais trop. Ce n’est pas de trop aimer qui fait mal mais c’est de ne pas l’être autant. Tu aimes plus, mais pas trop. L’autre n’aime pas assez. »[107]

De nos jours, il existe une certaine ambiguïté au sein du contexte sexuel français car certains individus recherchent une union égalitaire et fusionnelle tout en cumulant des expériences amoureuses et sexuelles nombreuses et éphémères. La sexualité est importante dans la vie des Français[108]. Ces derniers semblent attacher autant d’importance aux sentiments qu’au plaisir, à la satisfaction du partenaire tout autant qu’à la leur. Une sorte d’harmonie règnerait dans le pays entre vie sexuelle et vie amoureuse. A l’heure actuelle, « l’amour réciproque fonde le couple, lieu de la construction de soi. »[109] Le couple se forme à partir d’un désir réciproque, se voulant, dans l’idéal, égalitaire entre les deux partenaires. Le cycle sexuel se restreint beaucoup moins lui-même en référence à une forme « d’illégitimité » morale qu’elle soit religieuse ou sociale.  Les deux principaux piliers du contexte normatif et social contemporain sont la fidélité et la performance sexuelle ; l’engagement semblant avoir une double face « amoureux / sexuel ».  Le statut normatif va de paire avec les évolutions morales.

« Tout est possible, l’amour sans sexualité qu’on appelle amour platonique
ou la relation sexuelle sans amour »[110].


 

Bibliographie

Ouvrages :

*      Zygmunt Bauman, L’amour liquide – de la fragilité des liens entre les hommes,

*      Essais, Le Rouergue/ Chanbon, 2004. 

*      Claude Habib, Le consentement amoureux, Editions Hachette,1998 

*      Jaspard, Sociologie des comportements sexuels, Repères, La Découverte, 2005 

*      Xavier Lacroix, Les mirages de l’amour, Bayard /Centurion, 1997

*      Jeanine Mossuz-Lavau, la vie sexuelle en France, Points Seuil (1285), 2005 

*      Jacques Marquet (sous la direction de), Normes et conduites sexuelles – approches sociologiques et ouvertures disciplinaires, Famille couple sexualité,n° 26,Academia Bruylant.

*      Ruwen Ogien et  Jean Cassien-Billier (sous la direction de), Comprendre la sexualité, PUF, 2005

Articles :

*      Sigmund Freud, « La morale sexuelle « civilisée » et la maladie nerveuse des temps modernes »

*      Georges Krassovsky, De l’amour in Esprit Libre  (périodique) 

*      Xavier Lacroix, « La tendresse est-elle l’amour ? », Revue Alliance, n° 91  

*      Xavier Lacroix, « Du sentiment amoureux au lien d’Alliance »,

*      Conférence donnée lors d’un rassemblement « CANA » pour couples à Tigery (91),1996,

*      (Transcrite par François de Muizon).  

*      Claudine Viala, « Les failles de la relation amoureuse », http://www.psychodoc.fr/failles.php

 

Annexes

 

Liste des entretiens

 

*      Olivier : jeune homme de 27 ans, en couple depuis quatre mois.

Durée de l’entretien : 3 h.  

*      Audrey : jeune femme de 23 ans, en couple depuis six mois.

Durée de l’entretien : 1 h 20.  

*      Pierre : jeune homme de 29 ans, célibataire.

Durée de l’entretien : 2 h 25.  

*      Sophie-Anne : jeune femme de 25 ans, célibataire.

Durée de l’entretien : 1 h 45.  

*      Benoît : jeune homme de 25 ans, célibataire.

Durée de l’entretien : 2 h 15. 

*      Sophie : jeune femme de 25 ans, célibataire.

Durée de l’entretien : 1 h.  

*      Aurélia : jeune femme de 25 ans, en couple depuis cinq ans.

Durée de l’entretien : 1 h 30.  

*      Fred : jeune homme de 30 ans, en couple depuis six ans.

Durée de l’entretien : 2h.
 

 Questionnaire

 

Enquête « Sexualité, amour, désir et sentiments »
Ipsos et « Le Figaro Magazine »
24 janvier 2000

http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/articles/316.asp

 

 La place du sexe dans la société

 Si je vous dis le mot « sexe », quels sont les trois mots, adjectifs ou expressions, qui vous viennent à l’esprit ?  

De façon générale, personnellement, êtes vous tout à fait favorable, plutôt favorable, plutôt défavorable ou très défavorable…

            Au minitel rose

            A l’accès par Internet à des sites pornographiques

            A la diffusion de films pornographiques à la télévision

            Aux femmes nues dans la publicité

            Aux hommes nues dans la publicité  

Parler de sexualité  

D’une manière générale, est-ce que cela vous gêne ou est-ce que cela vous gênerait de parler de sexualité, avec…

            Votre conjoint(e)

            Vos parents

            Vos enfants

            Vos ami(e)s ou copains(ines)  

L’apprentissage de la sexualité  

Quand vous étiez enfant ou adolescent, avez-vous parlé en famille…

            Des moyens de contraception

            De la façon de faire l’amour

            Des maladies sexuellement transmissibles

            De la façon de concevoir un enfant

            Des sentiments amoureux  

Qu’est-ce qui a joué le plus grand rôle dans votre découverte de la sexualité ?

Vos expériences et votre pratique

            Des discussions avec des ami(e)s

            La lecture de magazines, de livres

            Des discussions avec votre famille

            L’éducation sexuelle à l’école

            La télévision

            Rien de cela

            Autres  

Pensez-vous que pour des parents, parler de sexualité à ses enfants est…

            Indispensable

            Souhaitable, mais pas indispensable

            Pas souhaitable  

La place de la sexualité et du désir dans la vie des individus

Dans la journée d’hier, combien de fois avez-vous pensé à quelque chose ayant à voir avec le sexe ?

            0

            1
            2
            3
            Entre 4 et 5 fois
            Plus de 6 fois

 Aujourd’hui, dans votre vie, votre sexualité est-elle un élément…

            Essentiel
            Très important
            Assez important

 Pour vous, ne pas faire l’amour pendant plusieurs mois est une chose que vous trouveriez ou que vous trouvez…

            Insupportable

            Gênante

            Pas du tout gênante

 Pour avoir une relation sexuelle, avez-vous besoin d’éprouver un sentiment amoureux pour votre partenaire ?

            Oui

            Non

 En dehors de votre conjoint, est-ce qu’il vous arrive d’éprouver du désir…

            Pour des ami(e)s, des proches, des personnes que vous connaissez
            Pour des inconnu(e)s, des gens que vous croisez par hasard

            Pour des personnalités connues (acteurs, chanteurs, etc…)

 Quand vous faîtes l’amour, qu’est-ce qui est le plus important ?

            Les émotions, les sentiments

            Le plaisir physique

            Les deux

 L’acte

 Et qu’est-ce qui est pour vous le plus important…

            Le plaisir que vous recevez

            Le plaisir que vous donnez

            Les deux

 Lors d’un rapport sexuel, est-il important pour vous que votre partenaire sexuel atteigne l’orgasme ?

            C’est essentiel

            C’est important

            C’est peu important

            Ce n’est pas important du tout

 Et lors d’un rapport sexuel, est-il important que vous-même atteignez l’orgasme ?

            C’est essentiel

            C’est important

            C’est peu important

            Ce n’est pas important du tout

 Lorsque vous faîtes l’amour, parmi les cinq sens, quels sont les deux plus importants pour vous ?

            Le toucher

            La vue

            L’odorat

            L’ouïe

 Lorsque vous faîtes l’amour, vous avez tendance à…

            Chercher à surprendre votre partenaire

                        Toujours
                        Souvent

                        Rarement
                        Jamais

            Chercher à donner plus de plaisir qu’auparavant à votre partenaire

                        Toujours

                        Souvent

                        Rarement

                        Jamais

            Dire à votre partenaire ce que vous souhaitez qu’il vous fasse

                        Toujours

                        Souvent

                        Rarement

                        Jamais

            Demander à votre partenaire ce qu’il souhaite que vous lui fassiez

                        Toujours

                        Souvent

                        Rarement

                        Jamais

 Pour vous, les préliminaires doivent-ils être…

            Les plus longs possibles

            Les plus courts possibles

 Que faîtes-vous, en général, après avoir fait l’amour ?

            Vous vous lavez

            Vous vous endormez

            Vous fumez une cigarette

            Vous buvez ou vous mangez

            Vous recommencez

            Vous regardez la télévision

            Autre

 Après avoir fait l’amour, dans quel état d’esprit êtes-vous ? Diriez-vous que vous êtes en général…

            Plutôt gai(e)
            Plutôt triste

            Ni l’un, ni l’autre

 Combien de positions sexuelles différentes pratiquez-vous ?

            0

            1

            2

            3

            4

            5

            Plus de 6

 La satisfaction à l’égard de la vie sexuelle  

Si vous deviez donner une note de 0 à 10 à votre vie sexuelle actuelle, 0 voulant dire que vous n’êtes pas du tout satisfait, 10 que votre satisfaction dans ce domaine est totale, quelle serait cette note ?

            0

            1

            2

            3

            4

            5

            6

            7

            8

            9

            10

 En pensant à votre vie sexuelle actuelle, souhaiteriez-vous en priorité…

            Des rapports sexuels plus fréquents

            Davantage de désir de la part de votre partenaire

            Des rapports sexuels de meilleure qualité

            Davantage de partenaires sexuels

            Rien de cela

 Dans la liste suivante, qu’est-ce qui selon vous porte le plus atteinte à la qualité de votre sexualité actuelle ?

            Le stress

            Les problèmes quotidiens

            L’âge

            La monotonie, les habitudes

            Le fait d’avoir des enfants

            Votre éducation

            La difficulté à trouver un partenaire

            Rien de cela

            Autres

 Diriez-vous qu’avec votre partenaire…

            Le désir sexuel est toujours aussi fort qu’avant

                        Oui, tout à fait

                        Oui, plutôt

                        Non, plutôt

                        Non, pas du tout

            Vous avez sexuellement des goûts identiques ou très proches

                        Oui, tout à fait

                        Oui, plutôt

                        Non, plutôt pas

                        Non, pas du tout

            Il sait vous satisfaire pleinement

                        Oui, tout à fait

                        Oui, plutôt

                        Non, plutôt pas

                        Non, pas du tout

            Vous savez le satisfaire pleinement

                        Oui, tout à fait

                        Oui, plutôt

                        Non, plutôt pas

                        Non, pas du tout

 Avez-vous le sentiment qu’en matière de sexualité…

            Vous avez encore des choses à apprendre

            Vous n’avez plus rien à apprendre

 Qu’est-ce qui, lorsque vous pensez à votre sexualité, vous fait le plus peur ?

            Le vieillissement

            Les maladies sexuellement transmissibles

            Le fait de ne plus être désirable

            La panne, l’absence momentanée de désir

            L’impuissance, la frigidité

            La baisse du nombre de rapports

            Rien de cela

            Autres

 Quels sont selon vous les meilleurs remèdes à la baisse du désir ?

            Une discussion avec son ou sa partenaire

            La recherche de nouvelles positions amoureuses

            La réalisation de vos fantasmes

            La consultation d’un sexologue

            Le changement de partenaire

            La lecture de magazines pornographiques ou le visionnage de cassettes pornographiques

            Autre

 Les moyens de contraception ont-ils fait évoluer, selon vous, les relations entre hommes et femmes ?

            Oui, beaucoup

            Oui, un peu

            Non, pas vraiment

            Non, pas du tout

Si oui, selon vous, à qui a profité cette évolution ?

            Plutôt aux hommes

            Plutôt aux femmes

            Aux deux

 Les hommes sont-ils d’après vous perturbés par cette évolution ?

            Oui, beaucoup

            Oui, un peu

            Non, pas vraiment

            Non, pas du tout

 Désirs et fantasmes

 Pur chacune des situations suivantes, dites-moi quelle est la phrase qui vous correspond le mieux ?

            Faire l’amour à plusieurs

                        Déjà fait
                        Pourquoi pas ?

                        Moi, jamais

            Faire l’amour avec quelqu’un du même sexe que vous

                        Déjà fait

                        Pourquoi pas

                        Moi, jamais

            Faire l’amour sans préservatif avec quelqu’un que vous venez de rencontrer, depuis l’apparition du SIDA

                        Déjà fait

                        Pourquoi pas ?

                        Moi, jamais

            Faire l’amour dès la première rencontre, le premier jour

                        Déjà fait

                        Pourquoi pas ?

                        Moi, jamais

            Avoir plusieurs partenaires sexuels dans la même période

                        Déjà fait

                        Pourquoi pas ?

                        Moi, jamais

            Faire l’amour avec quelqu’un d’autre que votre conjoint(e) ou votre ami(e)

                        Déjà fait

                        Pourquoi pas ?

                        Moi, jamais

            Faire l’amour avec une personne pour laquelle vous n’éprouvez aucun sentiment

                        Déjà fait

                        Pourquoi pas ?

                        Moi, jamais

 Sexualité et SIDA

 Diriez-vous que depuis un ou deux ans votre prudence s’est plutôt renforcée, s’est plutôt relâchée ou qu’elle n’a pas changé vis-à-vis du SIDA ?

            S’est plutôt renforcée

            S’est plutôt relâchée

            N’a pas changé

Le gouvernement a annoncé récemment la mise à disposition, dans les infirmeries des lycées, de la pilule du lendemain destiné aux jeunes filles risquant une grossesse et ne pouvant pas en parler à leurs parents. Approuvez-vous ou désapprouvez-vous cette initiative ?

            Vous l’approuvez tout à fait

            Vous l’approuvez plutôt

            Vous la désapprouvez plutôt

            Vous la désapprouvez tout à fait

 

Activités sexuelles lors du dernier rapport hétérosexuel

 Répondez par oui ou par non aux items suivants :

            Vous vous êtes caressés le corps mutuellement

            Votre partenaire vous a masturbé

            Vous avez masturbé votre partenaire

            Votre partenaire s’est masturbé

            Vous vous êtes vous-même masturbé

            Avez-vous pratiqué la fellation ?  

            Avez-vous pratiqué le cunnilingus ?

Votre partenaire a mis ses doigts dans votre vagin ou vous avez mis vos doigts dans le vagin de votre partenaire

            Avez-vous pratiqué la pénétration vaginale ? 

            Avez-vous pratiqué la pénétration anale ? 

 

Quelques questions supplémentaires…

 A quel âge vous souvenez-vous avoir ressenti votre premier émoi amoureux ?

 A quel âge avez-vous échangé votre premier baiser (smack) ?  

A quel âge avez-vous échangé votre premier baiser profond ?  

A quel âge avez-vous échangé vos premières caresses du corps ?  

A quel âge avez-vous pratiqué le coït, pour la première fois ?  

A quel âge avez-vous effectué votre premier rapport sexuel complet ?  

A quel âge avez-vous éprouvé votre premier orgasme sexuel ?  

Quel a été la fréquence de vos rapports sexuels au cours des quatre dernières semaines ?  

A ce jour, combien de partenaires comptabilisez-vous ?

Lors des cinq dernières année ?

Depuis douze mois ?

 

Avez-vous pratiqué au moins une fois au cours de votre vie les pratiques suivantes… ?
Précisez si ce fut « subi », « actif » ou « mutuel ».

            Masturbation

            Fellation

            Cunnilingus

            Sodomie

 

Au cours de votre vie, avez-vous pratiqué les expériences sexuelles suivantes… ?

            Activités sexuelles non physiques

                        Voir un film ou spectacle pornographique

                        Lire un journal ou un ouvrage pornographique

                        Utiliser une messagerie rose, par Minitel, téléphone ou Internet

            Activités sexuelles rares

                        Avoir des rapports sexuels avec deux personnes en même temps

                        Pratiquer l’échange de partenaires entre couples

                        Utiliser un objet pour obtenir une excitation sexuelle

 

Classez les propositions suivantes de manière à définir votre perception de l’Amour et de la sexualité (certaines peuvent se retrouver dans les deux catégories)

            Echange mutuel

            Quelque chose qui fait peur

            Plaisir physique

            Se donner entièrement

            Le mariage

            Le désir de l’autre

            Une découverte

            Un jeu

            Se distinguer

 

Etes-vous en accord avec les affirmations suivantes… ?

            On peut avoir des rapports avec quelqu’un sans l’aimer

            L’attirance sexuelle conduit forcément à faire l’amour avec quelqu’un

            Un rapport sexuel est plus satisfaisant quand on s’aime

            L’amour se construit lentement jour après jour

            Faire l’amour, c’est faire un avec l’autre

            Faire l’amour, c’est faire don de soi

            L’amour se révèle subitement par un coup de foudre

            Dans un couple, l’amour peut exister sans désir sexuel réciproque

            Dans la société actuelle, on provoque trop les désirs sexuels

 

Quelle période de votre vie a-t-elle été la plus agréable ?

 

Considérez-vous que chaque relation construit l’individualité de chacun ou bien existe-t-il des « erreurs à ne plus (pas) commettre » ?  

Vous arrive-t-il de repenser au passé en imaginant ce que pourrait être votre vie actuelle si vos choix avaient été différents ?  

Au cours de vos différentes expériences et relations amoureuses, avez-vous déjà ressenti une oppression (sentiment d’étouffement, de contrôle, jalousie, etc.) de la part de votre conjoint ?  

Vous est-il arrivé de rester « bloqué » sur une personne ?
Si oui, était-ce durant plusieurs semaines, plusieurs mois ou plusieurs années ?

Etait-ce au lendemain ou à la veille d’une relation ?

 

Avec le recul, vous est-il arrivé d’aimer l’autre plus qu’il ne vous aimé ?

D’être aimé plus que vous n’aimiez ?

 

Considérez-vous possible de « trop aimé » ? De « mal aimé » ?

 

De manière générale, considérez-vous être exigent dans vos rapports aux autres ?

Plus particulièrement, dans votre vie amoureuse, diriez-vous que vous êtes trop exigent ou que ce sont les autres qui le sont trop ?

 

Vous est-il arrivé d’éprouver de l’attirance pour quelqu’un sans concrétiser votre désir ? Si oui, cela a-t-il engendré un sentiment de frustration ?

 


Notes :

[1] « L’amour liquide - De la fragilité des liens entre les hommes » - Zygmunt Bauman - Essai - Le Rouergue / Chambon - 2004

[2] « Chants de la merci » - Marie Rouget, dite Marie - Préludes et exercices - Stock

[3] Enquête Ipsos et « Le Figaro Magazine » du 24 janvier 2000

[4] Sophie

[5] « La tendresse est-elle l’amour ? » - Revue « Alliance » n° 91

[6] « La tendresse est-elle l’amour ? » - Xavier Lacroix - Revue « Alliance » n° 91

[7] « La tendresse est-elle l’amour ? » - Xavier Lacroix - Revue « Alliance » n° 91

[8] « Les failles de la relation amoureuse » - Claudine Viala - Psychothérapeute - http://www.psychodoc.fr/failles.php

[9] « Le génie des origines » - Paul-Claude Racamier - Payot - 1992

[10] La relation anaclitique est une forme de dépendance du sujet à l’égard de l’objet qu’il possède. En effet, le besoin de possession résulte d’un besoin de valorisation du sujet lui-même. Il s’agit d’une dépendance à un objet extérieur dont la possession s’entend comme recherche de gratification. Pour Freud, le choix d’objet anaclitique, comme l’homme est dépendant de la possession de l’être aimé, se différencie du choix d’objet narcissique traduisant, quant à lui, le désir d’être semblable à celui que l’on aime ou de le rendre semblable à soi. Le choix d’objet anaclitique serait plus proprement masculin alors que celui d’objet narcissique serait plus proprement féminin.

[11] « Les failles de la relation amoureuse » - Claudine Viala - Psychothérapeute - http://www.psychodoc.fr/failles.php

[12] « Les failles de la relation amoureuse » - Claudine Viala - Psychothérapeute - http://www.psychodoc.fr/failles.php

[13] Devenu « mauvais objet » lors de la « contre-dépendance amoureuse » (après avoir été le « bon »).

[14] Benoît

[15] Paul-Claude Racamier

[16] Miroir admirateur d’un idéal de « moi » imaginaire

[17] Distance des corps pour  rapprocher les esprits  

[18] « Les failles de la relation amoureuse » - Claudine Viala - Psychothérapeute - http://www.psychodoc.fr/failles.php

[19] Pierre

[20] « La tendresse est-elle l’amour ? » -Xavier Lacroix - Revue « Alliance » n° 91

[21] Susceptible de tromper

[22] Claudine Viala - Psychothérapeute - http://www.psychodoc.fr/failles.php

[23] Claudine Viala - Psychothérapeute - http://www.psychodoc.fr/failles.php

[24] Sophie-Anne

[25] « Du sentiment amoureux au lien d’Alliance » - Conférence donnée lors d’un rassemblement « CANA » pour couples à Tigery (91) en 1996, et transcrite par François de Muizon.

[26] Xavier Lacroix - « Du sentiment amoureux au lien d’Alliance » - Conférence donnée lors d’un rassemblement « CANA » pour couples à Tigery (91) en 1996, et transcrite par François de Muizon.

[27] Pierre

[28] Xavier Lacroix - « Du sentiment amoureux au lien d’Alliance » - Conférence donnée lors d’un rassemblement « CANA » pour couples à Tigery (91) en 1996, et transcrite par François de Muizon.

[29] Xavier Lacroix - « Du sentiment amoureux au lien d’Alliance » - Conférence donnée lors d’un rassemblement « CANA » pour couples à Tigery (91) en 1996, et transcrite par François de Muizon.

[30] Xavier Lacroix - « Du sentiment amoureux au lien d’Alliance » - Conférence donnée lors d’un rassemblement « CANA » pour couples à Tigery (91) en 1996, et transcrite par François de Muizon.

[31] Olivier

[32] Xavier Lacroix - « Du sentiment amoureux au lien d’Alliance » - Conférence donnée lors d’un rassemblement « CANA » pour couples à Tigery (91) en 1996, et transcrite par François de Muizon.

[33] Xavier Lacroix - « Du sentiment amoureux au lien d’Alliance » - Conférence donnée lors d’un rassemblement « CANA » pour couples à Tigery (91) en 1996, et transcrite par François de Muizon.

[34] Référence ici au mariage civil (ou au PACS pour les homosexuels) ; le mariage religieux impliquant une dimension supplémentaire.

[35] Xavier Lacroix - « Du sentiment amoureux au lien d’Alliance » - Conférence donnée lors d’un rassemblement « CANA » pour couples à Tigery (91) en 1996, et transcrite par François de Muizon.

[36] L’idée selon laquelle ce serait « l’Amour que l’on aime aimer » ; la sensation éprouvée aurait plus d’importance que la personne concernée.

[37] Xavier Lacroix - « Du sentiment amoureux au lien d’Alliance » - Conférence donnée lors d’un rassemblement « CANA » pour couples à Tigery (91) en 1996, et transcrite par François de Muizon.

[38] Vient du latin « gracia » qui signifie « cadeau ».  Avec une certaine connotation religieuse

[39] Xavier Lacroix - « Du sentiment amoureux au lien d’Alliance » - Conférence donnée lors d’un rassemblement « CANA » pour couples à Tigery (91) en 1996, et transcrite par François de Muizon.

[40] Xavier Lacroix - « Du sentiment amoureux au lien d’Alliance » - Conférence donnée lors d’un rassemblement « CANA » pour couples à Tigery (91) en 1996, et transcrite par François de Muizon.

[41] Xavier Lacroix - « Du sentiment amoureux au lien d’Alliance » - Conférence donnée lors d’un rassemblement « CANA » pour couples à Tigery (91) en 1996, et transcrite par François de Muizon.

[42] Xavier Lacroix - « Du sentiment amoureux au lien d’Alliance » - Conférence donnée lors d’un rassemblement « CANA » pour couples à Tigery (91) en 1996, et transcrite par François de Muizon.

[43] Pierre

[44] Xavier Lacroix - « Du sentiment amoureux au lien d’Alliance » - Conférence donnée lors d’un rassemblement « CANA » pour couples à Tigery (91) en 1996, et transcrite par François de Muizon.

[45] Benoît

[46] « A quoi sert le couple ? » - Willy Pasini (psychiatre) - 2000 - Odile Jacob - Paris

[47] Olivier 

[48] « Le choc amoureux » - 1981 - Ramsay - Paris

[49] Hubert Aupetit, Catherine Topin et François Bourin – 1993

[50] Olivier

[51] « Le consentement : réflexions historiques sur une incertitude du droit pénal » - Jean-François Chassaing - Ed. Borrillo et Lochak

[52] Sophie-Anne

[53] Aurélia

[54] Sigmund Freud

[55] Emmanuel Kant

[56] Benoît

[57] Olivier

[58] Aurélia

[59] Le don et le contre don appartiennent à une dialectique polarisée par le prestige. Cette polarité interdit la réduction du don et du contre don à un échange, et celle de la surenchère du don à l’intérêt du premier donateur. Dans un système de réciprocité, plus on donne, plus on est reconnu socialement. La reconnaissance se traduit en autorité politique. Mais pour donner, il faut produire, d’où une économie dont les principes sont inverses de ceux de l’économie occidentale. http://mireille.chabal.free.fr/dialdudo.htm

[60] Fred

[61] « Sociologie des comportements sexuels » - Jaspard - 2005

[62] Taoïsme et hindouisme, par exemple

[63] Audrey

[64] Fred

[65] « Sociologie des comportements sexuels » - Jaspard - 2005

[66] Sophie 

[67] Pierre

[68] « Sociologie des comportements sexuels » - Jaspard - 2005

[69] Fred

[70] « Une reconnaissance progressive du plaisir sexuel - Sexes, morales et politiques » - Lydie Garreau - « Questions contemporaines » - L’Harmattan - 2002

[71] Olivier

[72] « Sociologie des comportements sexuels » - Jaspard - 2005

[73] Milieu des années 1960 - milieu des années 1970

[74] « Normes et conduites sexuelles : approches sociologiques et ouvertures pluridisciplinaires » - Sous la direction de Jacques Marquet - « Famille, couple, sexualité » n° 26 - Academia Bruylant

[75] Selon, notamment, les auteurs H Lagrange et B Lhomond.

[76] Sophie-Anne

[77] Benoît

[78] Benoît

[79] « Normes et conduites sexuelles : approches sociologiques et ouvertures pluridisciplinaires » - Sous la direction de Jacques Marquet - « Famille, couple, sexualité » n° 26 - Academia Bruylant

[80] « Comprendre la sexualité » - Sous la direction de Ruwen Ogien et Jean-Cassien Billier - Revue de philosophie et de sciences sociales - n° 6 - 2005 - PUF

[81] « Comprendre la sexualité » - Sous la direction de Ruwen Ogien et Jean-Cassien Billier - Revue de philosophie et de sciences sociales - n° 6 - 2005 - PUF

[82] « Normes et conduites sexuelles : approches sociologiques et ouvertures pluridisciplinaires » - Sous la direction de Jacques Marquet - « Famille, couple, sexualité » n° 26 - Academia Bruylant

[83] « L’amour liquide : de la fragilité des liens entre les hommes » - Zygmunt Bauman - Le Rouergue / Chambon - Essai

[84] « L’amour liquide : de la fragilité des liens entre les hommes » - Zygmunt Bauman - Le Rouergue / Chambon – Essai

[85] Olivier

[86] « Sociologie des comportements sexuels » - Jaspard - 2005

[87] Professeur en zoologie et entomologiste

[88] Emission involontaire de sperme

[89] Audrey

[90] « Rapport de Kinsey » - 1948 / 1954

[91] Audrey

[92] Sophie-Anne

[93] Fred

[94] Sophie

[95] 55 % déclarent que les émotions sont plus importantes que le plaisir physique (17 %).

[96] Aurélia

[97] Sophie

[98] Olivier

[99] Mossuz-Lavau - 1991

[100] Coutume qui permettait au seigneur des lieux de courir impunément la gueuse ; officiellement disparue aujourd’hui.

[101] La séduction, qui désigne l’action de séduire, de corrompre, désignait également, en droit pénal, (séduction dolosive), l’action par laquelle on amène à consentir à des relations hors mariage. Séduire, c’est, selon le petit Robert, l’action de détourner du bien, de faire tomber en faut. Notion déjà présente au XIXème siècle.

[102] Phrase redondante dans tous les entretiens sous des tournures proches les unes des autres.

[103] Institut National de Veille Sanitaire

[104] Organisée par l’Observatoire régional de santé d’Ile-de-France.

[105] « L’entrée dans la sexualité. Le comportement sexuel des jeunes dans le contexte du SIDA. » - La découverte - 1997

[106] « De l’amour » - Georges Krassovsky - Pèriodique « Esprit libre »

[107] Pierre

[108] « Sexualité, amour, désir et sentiments » - Sondage IPSOS / Figaro Magazine - 24 janvier 2000

[109] François de Singly - 1996

[110] « Ils s’aiment - Sentiment amoureux et sexualité » - Marie-Sabine Roger, Françoise de Guibert et Delphine Pontegnier

 
 

 

 

 

dernière mise à jour du site : samedii 16 mai 2009 16:30

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